27 décembre
Pour Noël j’ai eu droit à la visite plus qu’appréciée de mon pôpa et de mon frérô! Ils m’ont rejoins à Dunedin après avoir atterri à Queenstown et que pôpa ai sauté à l’élastique sur la route. Juste en passant, comme ça. C’est le plus fort mon pôpa. Après d’agréables retrouvailles, un dîner à la brasserie Speight’s et malgré le décalage horaire violent le frangin m’a accompagné à l’appart’ d’Andre et ajouté quelques ranfurly à sa dégustation de bières locales. Le lendemain pôpa a écrasé sans broncher la longue et péniblement ennuyeuse route jusqu’à Christchurch. Sur le chemin on s’est arrêté déjeuner dans le village de Moeraki avec vue sur les albatros et les dauphins d’Hector. Et puisqu’on était dans le coin on en a profité pour admirer le site touristique le plus important du pays.
Arrivés à Christchurch nous nous sommes dirigés vers le His Lordship pour casser la croûte. Derrière le bar se tenait un Tim en pleine forme qui travaille dans ce bistrot lorsqu’il n’abreuve pas les clients du Vespa. Après un excellent repas c’est un frangin au zénith de sa forme qui m’a accompagné à travers la vie nocturne de la plus grande ville de l’Île du Sud. Du parquet incrusté de bris de verre du Yellow Cross à la moquette collante du Malbas, de la téquila au jägerbomb, Sylvain s’est imposé sur tous les dancefloors que nous avons foulé jusqu’à deux heures du matin. Petit rappel, lors de mon deuxième jour en Nouvelle-Zélande j’avais raté un barbecue sur le toit du Frienz d’Auckland car je n’avais pas réussi à rester éveillé jusqu’à sept heure…
Le lendemain c’était l’anniversaire de Minouche, qui tous les ans est célébré dans la joie et la bonne humeur à travers toute la planète, bien que la date soit incertaine.
On avait ce soir là prévu d’éclater le score de la veille. Mais alors qu’il nous servait un de ses petits cocktails maison, Tim m’a rappelé un détail désagréable de la législation néozélandaise qui m’avait déjà causé du tort à Hastings. La vente d’alcool est totalement interdite les jours fériés. Les bars de la ville ferment donc à minuit et n’ouvriront à nouveau que le vingt six… Un peu découragés nous nous dirigeons vers le Rockpool où une nana tentent un hip-hop peu convaincant sur de la Drum & Bass douteuse. La perspective d’une nuit de Noël qui se finisse à minuit ne nous enchantait pas tant que ça mais le videur du Rockpool avait une excellente nouvelle pour nous. Un établissement résistait encore et toujours à la loi injuste qui menaçait de nous déshydrater et servirait de l’alcool toute la nuit:
À vrai dire je ne sais pas si il s’agissait vraiment d’une maison de passes puisque le frangin et moi-même ne sommes pas allé plus loin que le stade « bar à strip-tease ». Ce qui était largement suffisant… La prostitution est légale en Nouvelle-Zélande et par conséquent constitue un aspect important de la culture locale que je me devais de découvrir à un moment ou un autre. Avec Cosette nous avions hésité plusieurs fois à nous rendre au Mermaid, le plus célèbre bordel de Wellington mais n’avions jamais eu l’occasion de franchir le pas. Une interdiction de débit de boisson doublée d’une distribution d’entrées gratuites dans la rue étaient les prétextes que j’attendais. À ceux qui se demandaient ce qui se cache derrière les vitres teintées arborant des annonces telles que « Cherche danseuses », « Nu intégral » ou encore « Satisfait ou remboursé », j’ai le plaisir de vous faire partager mon savoir nouveau. Si vous venez pour vous rincer l’œil oubliez ça. Je m’attendais à du vulgaire j’aurais du rester dans ces boites branchées où des gamines se trémoussent dans des tenues qui leur donnent l’aspect plus dénudées que si elles ne portaient rien. Les filles du strip club nous ont plutôt fait pitié. De pauvres nanas qui ne savent pas trop ce qu’elles doivent faire des barres de métal et de leurs bikinis. Après s’être trémoussées en faisant la gueule sur une musique bon marché elles se forcent à sourire en faisant le tour des clients et espèrent en trouver un prêt à se payer une danse privée. Du côté des clients, deux catégories. Ceux qui sont venus se rincer l’œil sont tous des mâles avoisinant la quarantaine au bas mot et présents avant minuit. Les clients arrivés après la messe sont des deux sexes et semblent plus attirés par le billard et l’alcool que par le spectacle. Conclusion: un bar comme un autre avec une très mauvaise programmation musicale, une déco qui ferait passer les canevas de nus des maisons de nos grands parents pour de l’art, une vodka orange au goût de flotte et des filles assez malines pour se faire payer pour se balader à poil.
Le lendemain nous avons pris la route du soleil couchant et en passant par le parc national d’Arthur’s Pass.
Bien entendu tout était fermé sur la route et après plusieurs promenades nos estomacs ont commencé à crier famine. Le salut est venu d’une petite auberge qui ne payait pas de mine dans le village perdu d’Otira. Quelques locaux s’y étaient donnés rendez-vous pour un repas de Noël. Notre présence fut gentiment acceptée et nous avons fait les honneurs de ce bon buffet et de deux bouteilles de mousseux.
Nous avons passé la nuit dans la ville de Wesport proche d’une colonie d’otaries à fourrure. Notre route nous a ensuite mené au parc national d’Abel Tasman et à la ville de Nelson. Puisque les oiseaux vous gonflent je passerais vite fait sur les râles des genêts et tiklin pour me concentrer sur le barathon. Nelson abrite une bonne quantité de bars et avec le frangin nous avons décidé d’aller boire un coup dans tout ceux de Bridge Street qui étaient ouvert en cette nuit de Boxing Day. Ça nous laissait une bonne dizaine de bars tous différents auxquels nous avons bien sûr ajouté quelques uns des rues avoisinantes pour ne pas faire de jaloux. La tournée fut très sympa mais j’ai particulièrement apprécié l’ambiance conviviale du LiquidNZ.
À la fermeture simultanée de tous les pubs ce qui devait arriver arriva et un groupe de néozélandais ivres s’est sauvagement attaqué à deux de leurs compatriotes… Les bastons à la sortie des bars kiwis sont bien malheureusement monnaie courante dans ce pays. Un des clients du Shooters nous expliquait d’ailleurs en souriant qu’il avait rencontré son meilleur ami après lui avoir cassé la figure à la sortie d’un bistrot. Il n’a cependant pas eu vraiment l’air d’apprécier qu’un ivrogne viennent se servir de sa tête pour nettoyer le dessous de ses chaussures… Après une nuit typique et un dépôt de témoignages auprès de la police locale nous sommes allés nous coucher. Et c’est du coup encore avec une veisalgie que je m’apprête à traverser un détroit, celui de Cook.